Née au Cameroun, Nathalie Djakou Kassi vit et travaille aujourd’hui à Lagos, au Nigéria, où elle est céramiste. Elle s’est formée à l’Institut artistique de Mbalmayo, puis au sein de l’Institut Samba Supérieur de Yaoundé, au Cameroun. Le berceau de sa passion, les voyages de son père pour la France et la porcelaine de Limoges qu’il en avait rapporté. Les possibilités sont infinies et l’artiste ne peut s’empêcher d’explorer sans cesse de nouvelles techniques et couleurs au fil du temps. La terre, elle la travaille cuite ou crue, la peint, use de brûlures pour la métamorphose en objets du quotidien moderne ou en sculptures spectaculaires. Nathalie, a fait de la technique du caving, sa signature. En véritable orfèvre de la terre, elle y incruste des motifs géométriques, des phrases, comme pour en faire le journal intime codé de ses convictions. Les masques africains sont un symbole récurrent dans son œuvre, elle en dissimule partout. Ce sont ses porte-bonheurs. Autres figures récurrentes, les femmes, leurs combats.
La lutte pour la justice est indissociable de son personnage. Un exemple, « Speak Out », œuvre monumentale qui représente un point levé, emblème du mouvement Black Lives Matter, sur laquelle une foule de masques et d’injonctions appelant à l’action sont gravés. Les fissures et les craquelures, elle les laisse visibles. A l’image de la vie, en céramique, tout ne se passe pas toujours comme prévu et des pépites peuvent naitre des accidents.