Dans la pittoresque ville de Foumban, au cœur du Cameroun, une révolution silencieuse est en marche. Le célèbre designer malien Cheick Diallo y a récemment orchestré un atelier novateur dans le cadre du programme RAADEC (Résidences d’artisanat d’art du design et de la création), insufflant une nouvelle dynamique à l’artisanat local.
Ce workshop de neuf jours, qui s’est tenu en juin dernier, a rassemblé près de 25 artisans, 6 apprentis et 6 étudiants de Foumban et des environs. L’objectif ? Marier savoir-faire ancestral et design contemporain pour créer des objets à la fois fonctionnels et artistiques.
Cheick Diallo, figure emblématique du design africain, a partagé son expertise unique avec les participants. Connu pour son approche innovante qui fusionne techniques traditionnelles et concepts modernes, Diallo a démontré comment transformer des matériaux locaux dits « pauvres » en objets d’art sophistiqués.
Un défi de taille pour Foumban
Foumban, réputée pour son riche patrimoine artisanal, fait face à des défis considérables. La préservation et la transformation des pratiques artisanales locales sont cruciales pour assurer leur pérennité dans un monde en constante évolution. Le workshop RAADEC vise à relever ce défi en inspirant une nouvelle génération d’artisans.
De la tradition à l’innovation
Les participants ont exploré comment les techniques traditionnelles de poterie, de gravure sur bois et de fonderie peuvent être réinterprétées pour créer des objets d’usage quotidien. Cette approche novatrice vise à démontrer que l’artisanat et le design peuvent offrir des carrières viables et gratifiantes, en allant au-delà des objets touristiques pour explorer des créations fonctionnelles et contemporaines.
Un impact durable
L’initiative RAADEC ne se limite pas à un simple atelier. Elle s’inscrit dans une vision plus large visant à transformer l’artisanat en Afrique. Nelly Wandji, directrice des programmes et des partenariats, souligne l’importance de cette démarche : « Les industries créatives africaines souffrent cruellement d’un manque d’innovation et de formation. Avec ce programme, nous tentons de faire bouger les lignes et d’accompagner les jeunes à se former à la pratique d’un métier artisanal ».
Les résultats de ce workshop prometteur sont actuellement exposés à la maison de la culture de Foumban jusqu’au 26 juillet 2024, dans une exposition intitulée « MADE IN FOUMBAN ».
Cette vitrine offre une opportunité unique de découvrir comment le patrimoine artisanal de Foumban peut être réinventé pour répondre aux exigences du monde moderne.Alors que le Cameroun s’engage dans une trajectoire de développement ambitieuse, des initiatives comme RAADEC démontrent le potentiel de l’artisanat et du design pour contribuer à l’économie créative du pays. En fusionnant tradition et innovation, Foumban pourrait bien devenir un modèle de renaissance artisanale pour toute l’Afrique.
Un projet novateur pour revitaliser l’artisanat à Foumban
Le programme RAADEC (Résidences d’Artisanat d’Art du Design et de la Création), initié par ART & EXCEPTION sous la direction de Nelly Wandji, marque une étape cruciale dans la transformation de l’artisanat traditionnel à Foumban, au Cameroun. Ce projet ambitieux, qui a débuté en juin dernier, vise à insuffler une nouvelle dynamique dans le secteur artisanal de la région.
La vision de Nelly Wandji
Nelly Wandji, directrice des programmes et des partenariats d’ART & EXCEPTION, souligne l’importance de cette initiative : « Les industries créatives africaines souffrent cruellement d’un manque d’innovation et de formation. Avec ce programme de résidences et de workshops, nous tentons de faire bouger les lignes et d’accompagner les jeunes à se former à la pratique d’un métier artisanal ». Elle met en lumière le défi auquel Foumban est confronté, où la formation des jeunes n’est souvent pas adaptée au contexte local, rendant difficile la perspective d’en faire un véritable métier.
L’engagement de la maire de Foumban
L’Honorable Patricia TOMAINO NDAM NJOYA, maire de Foumban, a exprimé son soutien enthousiaste au projet RAADEC. Son rôle est crucial pour faciliter l’intégration du programme dans le tissu socio-économique de la ville. La municipalité de Foumban, connue pour son riche patrimoine artisanal, voit dans cette initiative une opportunité de revitaliser et de moderniser ses traditions artisanales.
La contribution de Barthélémy Toguo
Barthélémy Toguo, artiste camerounais de renommée internationale et récemment nommé Artiste de l’UNESCO pour la paix, apporte son soutien en tant que parrain du programme RAADEC. Sa vision s’aligne parfaitement avec les objectifs du projet : « Je suis un artiste témoin du monde qui m’entoure et dans lequel je circule. Je vois et je restitue la mémoire des gens oubliés, de la nature que je célèbre dans mes créations ».
Toguo insiste sur l’importance de repenser les politiques culturelles et sociales pour promouvoir les talents artistiques africains.
Un impact multidimensionnel
Le programme RAADEC à Foumban ne se limite pas à un simple atelier. Il s’inscrit dans une vision plus large visant à transformer l’artisanat en Afrique. Le workshop de neuf jours a réuni près de 25 artisans, 6 apprentis et 6 étudiants de Foumban et des environs, leur offrant une opportunité unique d’explorer comment les techniques traditionnelles peuvent être réinterprétées pour créer des objets à la fois fonctionnels et artistiques.
Perspectives d’avenir
L’exposition « MADE IN FOUMBAN », qui présente les résultats de cette première édition du programme RAADEC, est visible à la maison de la culture de Foumban jusqu’au 26 juillet 2004.
Elle ira ensuite à Paris pendant en Septembre prochain.
Cette vitrine offre une opportunité unique de découvrir comment le patrimoine artisanal de Foumban peut être réinventé pour répondre aux exigences du monde moderne. En conjuguant les efforts de visionnaires comme Nelly Wandji, le soutien des autorités locales représentées par la maire de Foumban, et l’inspiration d’artistes engagés comme Barthélémy Toguo, le programme RAADEC pose les jalons d’une renaissance artisanale prometteuse. Cette initiative pourrait bien devenir un modèle pour d’autres régions d’Afrique, démontrant comment l’artisanat traditionnel peut être revitalisé et adapté aux besoins contemporains tout en préservant son authenticité culturelle.
La collection d’objets conçue lors du workshop est un hommage brillant à l’artisanat local et au potentiel de la créativité contemporaine.
À travers ces objets, on peut voir voir un dialogue dynamique des notions de tradition et d’innovation, qui sont toutes deux au cœur de la vision et de la mission de Cheick Diallo : s’appuyer sur les savoir-faire locaux pour créer des objets contemporains.
Chaque pièce de la collection est le fruit de la collaboration avec des artisans qui maitrisent la matière et les gestes.
Le workshop a servi d’atelier mêlant les techniques de design traditionnelles aux concepts nouveaux. De cette collaboration sont nés des objets qui honorent les matériaux et méthodes de travail accessibles à Foumban, tel que le bois, le bronze, la gravure et la poterie. Les formes, les textures variées et les couleurs vibrantes de ces objets captivent le regard et invitent à une réflexion sur la richesse du patrimoine culturel africain.
Les matériaux et les techniques
Les matériaux utilisés sont essentiellement ceux disponibles localement tels que le bois, le bronze et la terre. Les gestes sont également des techniques artisanales qu’utilisent régulièrement les artisans pour transformer les matériaux en objets d’art fonctionnels. L’attention portée aux détails et la qualité de l’exécution démontrent la compétence des artisans de Foumban à transformer les matériaux bruts en objets d’exception.
L’Innovation et la Durabilité
Une des innovations majeures soulignées dans ce projet, était de détourner l’usage des matériaux. L’expérimentation et l’exploration de nouvelles esthétiques des matériaux supposés exclusivement pour un usage traditionnel ont ouvert un nouveau champ des possibles.
En outre, chaque élément de la collection est à la fois esthétique et durable, répondant aux préoccupations actuelles en matière de durabilité.
Chaque pièce de la collection se distingue par sa capacité à combiner matériau pauvre ennobli par les gestes, esthétique contemporaine, fonctionnalité et recyclage de déchets en métal et bronze.
Impact Social et Culturel
Au-delà de l’aspect esthétique, cette collection a un impact social significatif. En travaillant avec les artisans locaux, Cheick Diallo contribue à la valorisation et à la pérennisation des savoir-faire traditionnels, tout en offrant un regard different à l’approche esthétique, le style habituel et l’application des savoir-faire dans le domaine fonctionnel.
Cette collection apporte à la perception de l’objet camerounais une perspective différente qui promeut le patrimoine culturel de Foumban et encourage des jeunes talents à s’ouvrir au design pour valoriser les savoir-faire séculaires.
L’exposition de restitution est aussi une opportunité d’éduquer le public de cette commune rurale à une exposition de grande qualité qui valorise non seulement les savoir-faire et les artisans mais aussi les autres corps de métiers tel que la scénographie qui a été mise en oeuvre par Audrey Tagne jeune diplômée en architecture de l’école spéciale d’architecture de Paris, la photographie et le storytelling qui donnent une autre dimension aux objets.
L’exposition MADE IN FOUMBAN à voir à la maison de la culture de Foumban, jusqu’au 26 juillet 2024.
© photos Stephane Bilana pour Art & Exception



